La sortie de Claude Guéant a fait grand bruit. La France accueille chaque année 200 000 étrangers en situation régulière et « c’est trop », a estimé ce week-end le ministre de l’Intérieur. En moins de neuf mois Place Beauvau, il s’est employé à durcir les conditions d’entrée et de séjour des étrangers dans l’Hexagone. « Merci à Claude Guéant qui, par ses déclarations, permet aux Français de connaître l’effroyable bilan de la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy » s’est empressée de réagir ironiquement Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN). Au Parti socialiste, c’est Benoît Hamon qui a tiré le premier en déclarant que Claude Guéant ne « s’ébroue plus que sur ce terrain-là », soulignant avoir hâte qu’il ne « soit plus ministre, parce que cela fait mal à chaque fois à la France ».
Insensible aux critiques qui l’accusent de chasser sur les terres du FN, Claude Guéant entend agir sur le regroupement familial, le recrutement des étrangers, dont les étudiants en fin de cycle, et même sur le droit d’asile qu’il entend réformer car, dit-il, il « est détourné par des migrants économiques ».
Le droit de vote des étrangers fait polémique
Autre point de crispation entre les partis politiques : le droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette proposition sera d’ailleurs examinée le 8 décembre prochain au Sénat. Selon un récent sondage BVA, 61% des Français y sont favorables. Un chiffre qui a considérablement augmenté ces dernières années. Alors que le Parti socialiste y est favorable, la majorité n’hésite pas à agiter le risque de communautarisme dans un contexte de grave crise économique.
Ces nouvelles passes d’armes pourraient ne pas jouer en faveur de Nicolas Sarkozy mais profiter au Front national. Mais pour la majorité, il s’agit là de provoquer la gauche, même si l’immigration n’est pas le principal sujet de préoccupation des Français.