Sans surprise, François Bayrou est candidat à la présidentielle de 2012

François Bayrou a mis fin à un vrai-faux suspense. Le leader centriste (MoDem) a annoncé, ce jeudi 24 novembre 2011, qu’il avait décidé d’être candidat à l’élection présidentielle française. C'est la troisième fois qu'il se lance dans la course à l'Elysée.

Il n’en a jamais fait mystère. A 60 ans, François Bayrou se lance pour la troisième fois dans la course à l’Elysée. « Je la sens bien cette campagne, bien plus qu’en 2007 », a-t-il récemment confié. Déjà en 2002 et 2007 il s'était présenté à la candidature suprême. Il y a 5 ans, il était arrivé troisième avec 18,5% des voix. « J’en étais étonné moi-même », dit-il, surfant sur un seul credo : celui qui chevalier blanc, pourfendeur de la dette et des déficits.

François Bayrou devrait faire sa déclaration de candidature entre le 5 et le 8 décembre à Paris. Le président du MoDem sera seul en piste au centre ou presque. Après le forfait de Jean-Louis Borloo, candidature à laquelle il n'a jamais cru, Hervé Morin, l'ancien ministre de la Défense et président du Nouveau centre se déclarera dimanche au pied du pont de Normandie. Crédité de 5 à 7% des intentions de vote, François Bayrou est au même niveau qu'en novembre 2006 où il recueillait 7% dans les sondages. Le député des Pyrénées-Atlantiques l'a dit et répété, il souhaite offrir à la France une majorité élargie autour du centre, en somme dépasser le traditionnel clivage gauche-droite, afin d'apporter de vraies solutions à la crise.

La mise en garde de son ami Alain Juppé

Les puissants, François Bayrou ne les aime pas. Il s’est toujours présenté comme le candidat « anti-système » même si entré tôt en politique, il en connaît et en maîtrise  les arcanes et les subtilités. Elu député à 34 ans, dans le Béarn, sa terre natale, il a été ministre de l’Education nationale dans des gouvernements de droite, entre 1993 et 1997. Fils d’agriculteur, agrégé de lettres et ancien professeur, François Bayrou sait mettre en avant ses origines modestes.

En 2002, à la création de l’UMP, beaucoup de ses amis le quittent pour rejoindre le parti majoritaire. En 2007, c’est la grande solitude, après avoir entre les deux tours de la présidentielle déclaré qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, ses derniers soutiens Hervé Morin en tête, partent définitivement. Il crée alors le MoDem, le Mouvement démocrate. Les détracteurs de François Bayrou l’accusent de mettre son parti au service de sa seule ambition personnelle. Il n’en a cure !

« Cette candidature n’est vraiment pas un scoop », a déclaré Alain Juppé, ce vendredi, avant d’ajouter : « C’est un ami pour qui j’ai de la considération, qui défend ses idées et ses couleurs, c’est parfaitement son droit. J’espère simplement qu’il ne se trompera pas dans le choix de sa famille, de sa vraie famille d’origine qui n’est pas le parti socialiste. J’espère que rien d’irréparable ne sera commis, poursuit le ministre des Affaires étrangères, pour permettre, le moment venu de travailler ensemble ».

Le député du Nouveau centre, André Santini, qui a quitté François Bayrou, en 2007 parce qu'il n’avait pas dit ce qu'il ferait au deuxième tour, pense qu'il en sera de même aujourd'hui.

Partager :