François Bayrou, le regard à droite ?

François Bayrou n’en démord pas, il plaide toujours pour l’émergence d’une majorité centrale en France. Et quand il dit centrale, ce n’est pas avec la droite ou avec la gauche. Mais avec la gauche et la droite, ou tout au moins ceux qui à droite ou à gauche voudront s'y associer. Sauf qu’aucune personnalité socialiste n’est prévue pour participer à l’université de rentrée du Modem qui a lieu ce week-end sur la presqu’ile de Giens. En revanche, Pierre Méhaignerie, le vice-président de l’UMP, représentant de l’aile centriste, a lui accepté l’invitation. Le Modem penche-t-il à droite ?

Avec notre envoyée spéciale sur la presqu’île de Giens, Valérie Gas

 

C’est avant tout un signe d’amitié personnelle qui explique la venue de Pierre Méhaignerie, centriste et vice-président de l’UMP, à l’université de rentrée du Modem aux côtés de François Bayrou. En tout cas, c’est ce que les deux hommes ont expliqué en arrivant ensemble. Amitié sans doute, mais politique aussi. A quelques mois de la présidentielle, Pierre Méhaignerie aimerait faire pencher le Modem à droite. Il l’a clairement exprimé : « Je souhaite que François Bayrou choisisse la majorité, c’est ma conviction, et élargisse la majorité. Et la majorité de demain, si elle est autour de François Bayrou, autour de Nicolas Sarkozy, aura besoin de la famille centriste. Moi je souhaite qu’avec toute la famille du Modem, nous renforcions les liens politiques. Et puis que demain, ou après demain que nous nous réunifions ».

 

Pas de « deal » avec Sarkozy

 

Mais face à cette demande, François Bayrou botte en touche : « Il y aura des rassemblements, je n’ai aucun doute, mais d’abord il faut que se tranche une question très simple : est-ce que vous êtes dépendant d’une autre force politique ou est-ce que vous acceptez l’idée d’une majorité centrale ? Il y a des gens qui croient, de bonne foi pour certains, que le centre est à droite. Moi j’ai toujours cru que le centre était au centre ».

Et il ajoute, pour couper court aux rumeurs de rapprochement avec Nicolas Sarkozy : « Tout le monde le sait depuis la première minute, je n’ai pas, à la différence d’autres, partagé les options de Nicolas Sarkozy. Et donc je n’ai aucun deal d’aucune sorte, aucune manœuvre d’aucune sorte qui ferait que je serais dans des attitudes politiciennes. En rien. Je n’ai jamais fait ça avec personne et je ne vais pas commencer demain ».

 

Le temps des alliances et des choix n’est pas encore venu. Aujourd’hui, c’est simplement celui des rapprochements prudents.

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