Le Congrès des maires en France : à la chasse aux parrainages

Le Congrès des maires de France, qui se déroule jusqu’au 24 novembre à Paris, donne l’occasion aux petits candidats à la présidentielle d’avril prochain de partir à la chasse aux parrainages auprès des élus, cinq mois avant le scrutin.

Le Congrès des maires, c’est le passage obligé pour les petits candidats à la veille de l’élection présidentielle pour recueillir les fameux 500 parrainages nécessaires à leur candidature à l’Elysée. En effet, chaque candidat à la fonction suprême doit posséder 500 signatures d’élus d’au moins 30 départements ou collectivités de métropole ou de l’outre-mer. Avec la présence de 7 000 élus, le Congrès des maires constitue la plus importante réunion d’élus de France. Armés de tracts, tous les petits candidats sillonnent les allées de ce Congrès. Le but : récolter les 500 fameux sésames. Marine Le Pen et Christine Boutin, toutes deux candidates à l’élection présidentielle, se sont donc rendues ce mardi Porte de Versailles, à Paris.

La présidente du Front national a écrit à François Fillon pour lui demander l’anonymat des élus qui parrainent un candidat. « Si le Premier ministre refuse, dit-elle, il prendra la responsabilité des conséquences de ce refus ». C’est-à-dire qu’elle demandera la modification du dispositif actuel. Elle entend même attaquer sa constitutionnalité devant les tribunaux. Le FN a toujours dénoncé vigoureusement la règle « antidémocratique » de publication des parrainages bien que Jean-Marie Le Pen, candidat à l’élection présidentielle depuis 1974, à l’exception de 1981, a toujours franchi l’obstacle. Pour Marine Le Pen, la règle de la publication des parrainages crée « une rupture d’égalité entre les candidats et suscite le malaise grandissant chez les élus locaux habilités à présenter un candidat, leur signature étant souvent assimilée à un soutien et non à ce qu’elle est : un simple acte administratif ».

Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Dupont-Aignan écument aussi les allées du Congrès

Christine Boutin, candidate du Parti démocrate chrétien à la présidentielle, a elle aussi fait le déplacement au Congrès des maires de France, ce mardi. Elle ne dispose pour l’instant que de 100 promesses de parrainages. Donc loin des 500 requises. Elle a d’ailleurs suggéré que la « crise » était à l’origine des réticences des maires plus que les pressions politiques.

Ce mercredi, ce fut au tour des deux candidats souverainistes Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan d’aller à la pêche aux signatures. Le président de Debout la République (DLR) s’est dit « optimiste » sur sa capacité à réunir les 500 parrainages tout en menaçant de « mettre sur la place publique les pressions » dont les maires seraient l’objet. Nicolas Dupont-Aignan aurait à ce jour 400 signatures, Jean-Pierre Chevènement 250.

Partager :