C'est la première fois que PSA Peugeot-Citroën annonce des suppressions de postes aussi importantes dans la recherche et développement : 1 600 emplois menacés à en croire les syndicats. Catherine Gillet est déléguée syndicale CFDT sur le site de La Garenne-Colombes en région parisienne : « Pour nous, explique-t-elle, ce n'est que l'avenir de la recherche et on veut faire comprendre à PSA que son intérêt ce n'est pas d'aller faire développer en Chine, parce que pour l'instant on voit aussi que, dans ce qui a été développé à l'étranger, il y a certaines parties qui reviennent en France parce que ça n'arrive pas à terme. Donc au final ça coûte plus cher. Si on avait tout développé en France ça aurait certainement coûté moins cher que d'en faire une petite partie à droite, une petite partie à gauche et de scinder le travail. »
Les salariés ont cependant très peu de chance d'être entendus par la direction, comme l'explique Bernard Julien, chercheur et spécialiste du secteur automobile : « On a une nécessité de développer une conception locale pour être près des fournisseurs, pour être près des marchés, commente-t-il. Et pour fournir aux pays qui en font la demande ce que j'appellerais une industrie automobile totale et pas seulement des unités d'assemblage. Cette évolution, on la constate chez tout le monde. PSA était même plutôt en retard. Chez Renault par exemple, vous vous apercevez que s'il y a 10 000 personnes aujourd'hui au technocentre de Guyancourt, ailleurs dans le monde, il y en a pratiquement 4 500, dont une part importante en Roumanie. »
Et pour PSA, ce sera en priorité la Chine et le Brésil, où le groupe compte accélerer son développement.