La crise et le retournement du marché de l’automobile explique la stratégie mise en place par le groupe PSA-Peugeot Citroën. Pour réaliser 800 millions d’euros d’économies en 2012, le constructeur automobile français a annoncé, mardi 15 novembre 2011, lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire, les détails de son plan de réduction des coûts. Près de 6 000 emplois vont disparaitre en Europe, dont 5 000 en France, pour moitié des contrats extérieurs ou temporaires.
Tous les secteurs sont concernés. Les suppressions de postes dans le groupe vont notamment toucher 1 400 postes administratifs, et 1 800 ouvriers dont la moitié d’intérimaires. La branche Recherche & Développement est particulièrement touchée. Près de 2 500 prestataires qui travaillent dans les locaux de PSA-Peugeot Citroën mais qui sont rémunérés par des cabinets extérieurs, vont ainsi voir leur mission prendre fin plus tôt que prévu.
Un milliard de bénéfices pour PSA
Face à la colère des syndicats qui ont rappelé que le groupe avait engrangé, l’année dernière, un milliard d’euros de bénéfices, la direction du groupe a précisé qu’il n’y a « pas de fermeture de sites, de plan social, aucun licenciements et aucun plan de départs volontaires ». Le constructeur français explique ces suppressions d’emplois par la crise dont souffre le marché de l’automobile. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Le marché européen a chuté de 1,8% en octobre », indique l’Association des constructeurs européens d’automobiles.
Une tendance à la baisse qui devrait se poursuivre en 2012. Mais pour certains analystes, « le marché automobile pourrait chuter de 5% ou plus », si la France et l’Allemagne n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un sauvetage de la zone euro. En France, les commandes d’automobiles ont chuté de 15% en octobre, atteignant leur plus bas niveau depuis cinq ans. Pour faire face à la baisse du marché, PSA et Renault ont déjà programmé des arrêts de production temporaires dans certains sites et mis en place des mesures de chômage partiel.
Des mesures de chômage partiel
Depuis près de cinq ans, l’industrie française est en déclin sous l’effet des délocalisions. PSA-Peugeot Citroën a ainsi augmenté la part des pièces fabriquées dans les pays à bas coût. Les futures petites voitures du groupe, les Peugeot 108 et Citroën C1, conçues avec le japonais Toyota devraient continuer à être fabriquées dans leur usine commune de Prague en République tchèque. Près 300 000 voitures devraient y être assemblées en 2012, car les coûts de production sur ces sites sont bien inférieurs à ceux de la France.
Dans le même temps, les constructeurs français poursuivent leur stratégie de redéploiement vers les pays émergents où le marché automobile est en plein essor. Les groupes français cherchent notamment des développements du côté de la Chine et du Brésil, à tel point qu’ils ont délocalisés une partie de leur secteur Recherche & Développement dans les pays émergents. Un centre de RD est basé à Shanghai en Chine et un autre à Sao Paulo au Brésil.