Le PDG d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a fait par écrit appel au sens des responsabilités du personnel navigant « pour ne pas décevoir les clients par une grève inutile ». Il a fait parvenir aux grévistes un courrier pour les persuader de ne pas faire grève et les a alerté sur les risques et les conséquences qu'un conflit de cinq jours pourrait avoir pour la compagnie.
Alain Hervé Bernard directeur général adjoint en charge du service des vols a pour sa part déploré que les négociations n'aient pas abouti : « Lorsque le préavis a été lancé à partir du 10 octobre, on a eu un cycle de négociation ininterrompu de dix jours, y compris le week-end dernier. On a négocié pendant qu’il était encore temps d’essayer de trouver une issue politique. Certains syndicats ont fait le choix de ne pas participer à ces négociations du weekend dernier. Néanmoins on est allé au bout de ce que l’on pouvait propose. »
« On a répondu à 100% sur la demande d’arrêt de l’évaluation par les chefs de cabine. C’est sans ambigüité depuis plus de dix jours. On a fait beaucoup de propositions concernant l’évolution à trois qualifiés sur l’A 319 pour maintenir un nombre de vol significatif qui resterait opéré à quatre. On a répondu également aux craintes exprimées sur l’emploi PNC (personnel navigant commercial ndlr) en disant qu’il n’y avait aucun plan social en préparation. »
« Au plus mauvais moment »
« On a essayé de prendre en compte les revendications et d’y répondre favorablement, suffisamment pour qu’un syndicat représentatif signe avec la direction mais d’autres syndicats n’ont pas souhaité s’insérer dans cette dynamique. Le programme qu’on assure jour après jour montre que même si on n’arrive pas à trouver des solutions pour tous les clients, on a mis en place toute une organisation qui permet de réduire les conséquences pour les clients. Et bien sûr qu’une grève, ça coûte de l’argent à l’entreprise. Tout cela tombe au plus mauvais moment. »
De son coté, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a rappelé aux grévistes qu'une « compagnie aérienne est mortelle » et prévient que cette grève met à mal la compétitivité de l'entreprise. Ces déclarations sont considérées comme des attaques par Philippe Sportès le représentant de l'Unsa, l’Union syndicale des syndicats autonomes : « Les problèmes de gestion existent aussi à Air France. Ici, à Air France, il y a eu une gestion très hasardeuse, il y a eu des erreurs énormes qui ont été faites. »
« Je pense plutôt aux garanties carburant qui ont été déplorables, aux amendes très importantes qui ont été infligées à Air France pour entente illicite pour le cargo, à une politique de marketing notamment au niveau de l’aménagement des avions qui ont été revus, qui ont été transformés et ensuite on a décidé que plus rien n’allait. Et je ne parle même pas des augmentations stupéfiantes de 46% de notre directeur général alors qu’il nous demande de nous serrer la ceinture, voilà les problèmes de gestion d’Air France. Je pense que c’est là-dessus qu’il faudrait un petit peu regarder. »
« On redoute des licenciements »
« La grève elle est quand même là pour bien sûr exprimer un mécontentement, bien sûr exprimer un malaise mais enfin, c’est quand même le périmètre de l’emploi qui est en jeu. Nous estimons que le périmètre de l’emploi est gravement menacé. Nous voulons des garanties pour nos emplois. A partir du moment où Air France retire du personnel à bord des avions, que va-t-il se passer ce personnel ? Il ne va pas être payé à rien faire. Donc on redoute des licenciements. »