Le vent a tourné pour le fleuron français. Alors qu'en 2004, Air France volait à la cime du succès grâce à sa fusion avec le néerlandais KLM, l'entreprise a aujourd'hui perdu de sa superbe. Affaiblis par la crise financière de 2009, puis la catastrophe du vol Rio-Paris, les comptes restent bloqués dans le rouge. Malgré une embellie l'été dernier, Air France affiche un trimestre en perte de 200 millions d'euros.
Et comme si les difficultés financières ne suffisaient pas, le groupe a du faire face au début du mois à une guerre des chefs. Le directeur général Pierre-Henri Gourgeon dont le mandat de trois ans venait d'être renouvelé en juillet, n'aura tenu les commandes que trois mois avant de se faire débarquer et laisser les manettes à Jean-Cyril Spinetta, épaulé de Alexandre de Juniac.
En pleines turbulences économiques ce mouvement de grève tombe mal. Contrainte de redresser ses finances Air France tente de réduire ses charges en diminuant ses effectifs. D'autre part la donne de l'aérien a changé, et la compagnie doit faire face au low-cost qui, grâce à ses faibles coûts de fonctionnement, se porte bien. De plus avec l'arrivée de nouveaux acteurs venant d'Asie ou des Emirats, la concurrence est de plus en plus féroce.