Dans cette affaire de proxénétisme liée à l’hôtel Carlton de Lille, huit personnes ont déjà été mises en examen. Jean-Claude Menault a échappé aux poursuites judiciaires. Mais, il sera muté à Paris dans les prochains jours. L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur en personne, à Libourne, en Gironde, où il est en déplacement.
A l'âge de 62 ans, Jean-Claude Menault va être muté à la Direction centrale de la sécurité publique. Cette décision a été prise car « les éléments reccueillis lors de son audition par l'Inspection générale de la Police nationale,(...) rendaient difficiles la poursuite de ses fonctions », a déclaré le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
Ce vendredi 28 octobre, une première annonce du ministère de l'Intérieur faisait état « d'une mise à la retraite d'office ». Claude Guéant a démenti l'information quelques heures plus tard : « non, pour qu'il y ait une mise à la retraite d'office, il faut qu'il y ait une procédure disciplinaire et n'y a eu aucune procédure disciplinaire à son encontre ». Il ajoute : « s'il y a la possibilité de prendre sa retraite, c'est à son initiative ».
Jeudi 27 octobre lors d’une audition de cinq heures, il a dû s’expliquer auprès de la « police des polices », l’IGPN, concernant un voyage à Washington, en décembre 2010, pour rejoindre l’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Le chef de la police aurait été confronté à une situation « gênante » lors d’un dîner avec DSK. Une source proche du dossier raconte « qu’il s’est senti un peu piégé » et qu’il a regagné sa chambre d’hôtel lorsque la soirée s’est « débridée ». Lors de l'audition, il était aussi question de ses relations avec d’autres personnes mises en examen dans ce dossier, comme le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, suspendu de son poste dès sa mise en examen.
Pour le moment, huit personnes ont été mises en examen dont deux entrepreneurs, ainsi que le propriétaire et le gérant de l’hôtel Carlton de Lille. Ce vendredi 28 octobre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai, a d'ailleurs rejeté la demande de liberté des deux entrepreneurs, David Roquet et Fabrice Paszokowski. Ils sont soupçonnés d'avoir payé une partie des frais pour des soirées organisées pour DSK à Washington, en compagnie de prostituées, ainsi que des parties fines parisiennes.