Le chef du contre-espionnage français, Bernard Squarcini, mis en examen dans l’affaire des «fadettes» du «Monde»

Le chef du contre-espionnage français, Bernard Squarcini, a été mis en examen lundi 17 octobre, après avoir été entendu comme témoin dans l’affaire d'espionnage de journalistes du Monde. Le directeur central du renseignement intérieur a dû s'expliquer à propos de la mise sous surveillance de ces journalistes qui enquêtaient sur l'affaire Woerth-Bettencourt, laquelle devient très embarrassante pour le pouvoir.

Jusqu'à présent, les investigations avaient démontré qu'un commissaire divisionnaire avait exigé de l'opérateur Orange qu'il fournisse les factures détaillées d'un journaliste du Monde. L’objectif était d’identifier l’informateur de ce journaliste dans le dossier Woerth-Bettencourt. Bernard Squarcini ayant assumé face à la juge d’instruction, Sylvia Zimmermann, la responsabilité des vérifications techniques effectuées par ses collaborateurs, il a naturellement été mis en examen ce lundi 17 octobre.

Pas de démission

« Atteinte flagrante au secret des correspondances, collecte illégale de données et recel du secret professionnel », voilà les charges retenues contre lui dans cette affaire dite « des fadettes », le nom donné aux factures détaillées de conversations téléphoniques. Néanmoins, selon son avocat Patrick Maisonneuve, la démission du directeur central du renseignement intérieur n'est pas à l'ordre du jour. Reste à savoir jusqu'à quand car cette affaire Woerth-Bettencourt - qui mêlait déjà des soupçons de favoritisme et de financement politique illégal - comprend désormais un volet espionnage.

Dans les prochains jours, Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, doit également être entendu, de même que Philippe Courroye, le procureur de Nanterre qui était chargé à l'époque de l'enquête préliminaire. Tous deux pourraient bien connaître le même sort et être mis à leur tour en examen. A six mois de l'élection présidentielle, tous les ressorts de l'affaire d'Etat sont réunis. Facteur aggravant pour l'Elysée, ces trois hauts fonctionnaires sont tous de bons amis de Nicolas Sarkozy.

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