Trois juges, huit instructions et des heures d'enregistrements. Depuis le 10 novembre 2010, date à laquelle l'ensemble du dossier Bettencourt a été dépaysé, le tribunal de grande instance de Bordeaux poursuit ses investigations dans la plus grande discrétion. Des investigations qui viennent de franchir une étape importante.
Répondant à une demande des trois juges d'instruction, le parquet général de Bordeaux prône la validation comme preuve de l'ensemble des enregistrements réalisés clandestinement par le maître d'hôtel, y compris les conversations entre la milliardaire et ses avocats. Car le ministère public estime que l'utilisation d'une preuve, même obtenue de façon illégale, ne pose pas de difficulté dès lors qu'elle provient d'un particulier.
Et ces bandes sonores sont susceptibles d'éclairer les différentes enquêtes confiées aux magistrats bordelais. La plus sensible de ces enquêtes vise, pour trafic d'influence, les conditions d'octroi de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire, par l'ex-ministre du Budget Eric Woerth.
Il y a aussi des soupçons de financement occulte de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, apparus après les révélations de l'ancienne comptable de la milliardaire. Autant de procédures menaçantes pour le pouvoir.