Cette annonce doit réjouir l'opposition, qui depuis le début de l'affaire Woerth-Bettencourt, réclame la désignation d'un juge d'instruction.
Dans une requête officielle Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire, recommande donc au procureur général de Versailles qui chapeaute l'enquête, de confier les investigations à un juge indépendant.
Pour expliquer sa démarche, le haut magistrat de la Cour de cassation affirme que de nombreux points doivent être éclaircis pour qu'il puisse décider de la saisine de la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger un ministre.
En d'autres termes, Jean-Louis Nadal estime ne pas disposer de suffisamment d'éléments pour déterminer si Eric Woerth a commis des délits lors de son passage au ministère du Budget.
Le premier parquetier de France, considère également que dans le cadre d'une information judiciaire contradictoire, les différentes parties mises en causes auraient plus de droits, et que les investigations seraient menées plus rapidement.
Cette annonce est donc un véritable revers pour le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qui mène aujourd'hui son enquête préliminaire dans le secret le plus absolu et surtout en prenant soin de ne pas bousculer le calendrier d'Eric Woerth, ministre du Travail.
Jean-Louis Nadal a en outre annoncé avoir demandé au procureur général de Paris de « lui adresser tous les éléments utiles » sur une autre affaire où Eric Woert est mis en cause : la cession à des personnes dont il était proche, d'une parcelle de 60 hectares de la forêt de Compiègne comprenant un golf et un hippodrome.