Affaire Woerth-Bettencourt : l'Elysée accusé d'avoir demandé une enquête parallèle

En France, l'affaire Woerth se rapproche un peu plus de l'Elysée. Le palais présidentiel est soupçonné d'avoir commandité l'espionnage d'un journaliste du quotidien Le Monde. Il enquêtait précisément sur l'affaire Bettencourt et ses liens avec le ministre du Travail. Le Monde va porter plainte contre X pour violation du secret des sources.

Tout commence à la mi-juillet. Patrice de Maistre est entendu par les enquêteurs de la Brigade financière. Les policiers cherchent à connaître les conditions d'embauche de la femme du ministre du Travail par le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et surtout comment celui-ci a obtenu dans le même temps la légion d'honneur des mains d'Eric Woerth.

Quelques jours plus tard, une partie de cette audition est publiée par le journal Le Monde. Visiblement l'article irrite au plus au point l'Elysée. Selon Le Monde, ordre est alors donné à la DCRI, le renseignement intérieur, d'identifier la source qui alimente les médias. Les services secrets ciblent alors plusieurs hauts fonctionnaires ayant accès au dossier Bettencourt. Parmi eux, David Sénat, conseiller spécial du ministre de la Justice.

Les policiers relèvent la liste des appels qu'il a émis et reçus et identifient le numéro d'un journaliste du Monde. Fin août David Sénat, la supposée source, est brutalement évincé de son poste et il est muté à Cayenne en Guyanne.

La question est aujourd'hui de savoir sur quelle base légale la DCRI a agi et si un ordre est venu de l'Elysée. S’il est démontré que les services secrets sont intervenus en dehors de toute enquête, l'Etat et ses services auraient alors indéniablement franchi une ligne jaune.

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