Le 18 juillet dernier, quelques jours avant l'audition d'Eric Woerth par les enquêteurs de la brigade financière, Le Monde publie un article révélant les conditions d'embauche de l'épouse du ministre du Travail par Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Un article qui visiblement irrite au plus haut point l'Elysée.
Selon le journal, la présidence de la République aurait alors tenté de mettre un terme aux révélations dans la presse en identifiant la source qui alimente les médias. « L'Elysée, affirme Le Monde, a eu recours aux services du contre espionnage, hors procédure judiciaire (...) des procédés qui enfreignent directement la loi sur la protection des sources des journalistes».
Toujours selon Le Monde, la personne soupçonnée par les services secrets d'être la source du journal est un haut fonctionnaire du ministère de la Justice, David Sénat. Et, il y a quelques semaines, dans la plus grande discrétion ce haut fonctionnaire a été appelé à quitter ses fonctions.
L'accusation du journal Le Monde est donc extrêmement grave. Les faits rappellent bien sûr l'affaire des écoutes téléphoniques de l'Elysée sous François Mitterrand ou encore l'affaire des micros placés dans les locaux du Canard enchainé. A l'annonce de ces révélations, l'opposition évoque un « Woerth Gate ». Cette affaire n'a pas fini d'ébranler le plus haut sommet de l'Etat.