Bien sûr, après la très longue audition d'Eric Woerth, les enquêteurs voulaient confronter, Patrice de Maistre aux dires du ministre du Travail. Car si les deux hommes s'accordent sur le volet du financement politique illégal, pour affirmer haut et fort que toutes les donations des Bettencourt ont été faites dans le cadre de la loi, en revanche leurs paroles divergent sur le volet conflit d'intérêt.
Eric Woerth nie être intervenu auprès de Patrice de Maistre afin que sa femme soit embauchée auprès des Bettencourt. Au contraire, le gestionnaire de fortune soutient que le ministre l'a rencontré au moins une fois pour lui demander de recevoir son épouse et lui donner des conseils professionnels.
Mais surtout, les enregistrements clandestins réalisés chez les Bettencourt font apparaître une toute autre réalité. Patrice de Maistre dit notamment à Liliane bettencourt qu'il a recruté Florence Woerth pour faire plaisir à son mari, alors ministre du Budget.
Trois versions sont donc aujourd'hui proposées aux enquêteurs: celle du ministre et de son épouse, celle du gestionnaire de fortune et celle des enregistrements clandestins, sûrement la plus spontanée.
C'est désormais au procureur de Nanterre, Philippe Courroye de déterminer laquelle est la plus vraisemblable.