Le premier point concerne le financement politique illégal qui repose sur les accusations de Claire Thibout, l’ex-comptable des Bettencourt. Face aux policiers Claire Thibout a affirmé, et réaffirmé, que Patrice de Maistre, le gestionnaire de Fortune de Liliane Bettencourt, lui avait demandé de retirer 150 000 euros en espèces début 2007.
Selon ses dires, le gestionnaire comptait remettre cet argent à Eric Woerth, alors trésorier de l’UMP. Le gestionnaire de Fortune et Eric Woerth ont toujours démenti ces accusations. Le ministre du Travail a même porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Le deuxième sujet d’interrogation porte sur les conditions d’embauche de Florence Woerth chez Clymène, la société qui gère la fortune Bettencourt. Les enquêteurs cherchent à savoir s’il y a eu conflit d’intérêt. « Calomnie ! » , se défend Eric Woerth qui affirme que sa femme s’occupe seule de sa carrière et qu’il n’a jamais demandé quoi que soit pour elle.
Pourtant, le gestionnaire de fortune affirme qu’il a rencontré Florence Woerth à la demande du ministre. Et dans les enregistrements clandestins, Patrice de Maistre indique à Liliane Bettencourt qu’il l’a embauchée pour faire plaisir à Eric Woerth. Autre élément troublant, quelques mois après cette embauche, Patrice de Maistre a reçu la légion d’honneur des mains du ministre Woerth.
Troisième volet qui intéresse les enquêteurs : le traitement fiscal des Bettencourt. Le soupçon de trafic d’influence est nourri par la double casquette d’Eric Woerth, ex-ministre du Budget et trésorier de l’UMP, aujourd’hui démissionnaire car d’un côté, il avait autorité sur le fisc, chargé de contrôler le patrimoine des Bettencourt et de l’autre, il était chargé de recueillir les dons des particuliers fortunés pour son parti.
Voilà donc, le menu de cette audition du ministre du Travail à son ministère. Aujourd'hui
entendu comme témoin, Eric Woerth, ne peut faire l’objet d’aucune poursuite, ni mesure coercitive dans le cadre d’une enquête préliminaire. Il faudrait pour cela que l’affaire soit confiée à un juge d’instruction. Nous n’en sommes pas encore là.