Eric Woerth est intervenu pour l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre

Pour la première fois, le ministre du Travail, Eric Woerth, a reconnu être l'auteur d'une lettre en 2007 où il appuie la demande d'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Interrogé ce 2 septembre lors d'une rencontre avec les membres de l'Association des journalistes économiques et financiers, l'actuel ministre du Travail a toutefois ajouté qu'à ses yeux, ce geste n'avait pas de signification. 

C'est un aveu bien embarrassant pour Eric Woerth. Il faut se souvenir ce qu'il disait en juin dernier, au moment des premières révélations : « Je ne suis jamais intervenu pour que le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt obtienne la Légion d'honneur ». La lettre saisie le mois dernier par les policiers prouvant exactement le contraire, Eric Woerth ne pouvait que reconnaître l'évidence, même s'il assure encore aujourd'hui qu'il n'a jamais menti.

Cette lettre de recommandation, adressée au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, un mois avant la présidentielle, alimente le soupçon de trafic d'influence. Cette Légion d'honneur, est-ce un renvoi d'ascenseur pour un généreux donateur de l'UMP, membre du Premier cercle, ce club très select de riches donateurs qui financent la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ?

Résultat, Eric Woerth, et c'est une certitude, sera de nouveau entendu par la police judiciaire pour s'expliquer sur cette lettre compromettante. Mais pas tout de suite. Selon l'hebdomadaire l'Express, qui consacre sa une aujourd'hui au « système Woerth », l'Elysée aurait obtenu du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, un calendrier favorable.

La réforme des retraites, que conduit le ministre du Travail, arrive en effet devant les députés le 7 septembre prochain. A cause de cette affaire, l'autorité d'Eric Woerth est déjà très affaiblie, et sa sortie du gouvernement après la réforme des retraites est aujourd'hui sur la table.

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