L'information est en effet grave : en juillet 2010, l'un des journalistes du quotidien a été pisté pendant 5 jours par la DCRI, la Direction centrale du renseignement intérieur.
Gérad Davet a été espionné via les factures détaillées de son téléphone portable réclamées à l'opérateur par les services secrets français au lendemain de la publication par le journal d'un article qui devait contribuer à la démission du ministre du Travail Eric Woerth, soupçonné de conflit d'intérêt dans les affaires fiscales plutôt troubles de Liliane Bettencourt.
Le problème pour la DCRI -dont le patron est un proche du chef de l'Etat- c'est que cette surveillance, qui visait à identifier un informateur du journal, viole ouvertement la loi protégeant le secret des sources des journalistes. L’épluchage de tous les appels et la géolocalisation ont permis ensuite et seulement ensuite de repérer David Sénat, conseiller au ministère de la Justice, rapidement démis de ses fonctions.
Il y a donc d'abord eu espionnage du journaliste totalement illégal, le parquet n'a même été informé qu'en septembre. Et il y a eu aussi mensonge de la DCRI qui a toujours nié avoir surveillé le journaliste et dont de très hauts responsables pourraient être bientôt mis en examen.