C’est une vraie démonstration d’unité et de rassemblement que François Hollande a voulu donner. Avec lui sur la scène du Bataclan, il y avait Dominique Bertinotti, directrice de campagne de Ségolène Royal ainsi que Jean-Michel Baylet et Manuel Valls, lequel voudrait bien réunir toute la famille.
« Nous n’attendons plus maintenant qu’Arnaud Montebourg pour que ce soutien soit le plus fort, soit le plus puissant possible », lance à l’assistance le député de l’Essonne, candidat malheureux à la primaire socialiste.
« Rien ne m’a été donné »
Le rassemblement, c’est l’objectif de François Hollande. Dans un dernier effort, il l’a rappelé pendant près d’une heure. « Celui qui saura réunir, rassembler, réconcilier, apaiser, sera le vainqueur de l’élection présidentielle ». Et face à l’argument selon lequel il représenterait une « gauche molle », le finaliste de la primaire socialiste met en garde contre les petites phrases tout en s’affirmant avec fermeté.
« Rien ne m’a été donné, rien ne m’a été confié, rien ne m’a été attribué. Ce que j’ai gagné, je l’ai toujours pris à la droite » a-t-il martelé sous les applaudissements, une pique évidente à l’adresse de sa rivale. En conclusion, le candidat demande une large victoire. Nul doute qu’il saurait aussi se contenter d’une victoire tout court.
Très légèrement distancée dans les derniers sondages mais de plus en plus sûre de sa victoire, Martine Aubry s’est pour sa part de nouveau présentée comme la candidate d’une gauche forte. « Je le redis, même si cela ne plaît pas à certains, face une droite dure, je veux une gauche forte, qui s'attaque au système et pas seulement qui veut le replâtrer » a réitéré la maire de Lille.
« La gauche forte, a-t-elle poursuivi, c'est celle qui ne tremblera pas devant l'impôt. La réforme fiscale sera mise en place mais avec du temps. Si on ne sait pas que cela prend du temps, c'est qu'on ne connaît pas le sujet » a lancé l’ex-secrétaire nationale du PS en direction de son adversaire.
Jeudi soir, à 72 heures du scrutin de dimanche, ni l’un ni l’autre n’était cependant assuré du soutien d’Arnaud Montebourg, le « troisième homme » de la primaire. Dans la journée de jeudi, Géraud Guibert, l'un des porte-parole du député de Saône-et-Loire avait déclaré que ce dernier ne donnerait pas de consigne mais qu'il pourrait évoquer un choix « à titre personnel ». Ce qu'il a finalement fait ce vendredi matin. Dans un entretien au journal le Monde, il refuse effectivement de donner une consigne de vote mais déclare qu'à « titre exclusivement personnel» il votera pour Fançois Hollande à ses yeux « meilleur rassembleur ».