Ultime débat de la primaire socialiste en France

Martine Aubry et François Hollande se sont affrontés dans un dernier débat télévisé ce mercredi soir 12 octobre avant le second tour de la primaire dimanche prochain. Les deux finalistes ont exposé leurs idées, le ton parfois offensif. Mais les deux candidats à l'investiture socialiste ont promis de se soutenir mutuellement « dès lundi » 17 octobre au lendemain du second tour. « C'est une évidence et une exigence », a dit François Hollande.

« J’ai toujours eu des relations amicales et franches avec François », a répondu Martine Aubry à la première question sur les rumeurs concernant les « mauvaises » relations qu’elle entretient avec son adversaire. « Nous nous sommes appréciés à des moments différents », a rétorqué François Hollande. « Je connais Martine depuis longtemps, nous avons toujours veillé à avoir du respect, et je l'aurai ce soir », a-t-il ajouté.

Le ralliement de Ségolène Royal à François Hollande

Ségolène Royal, arrivée en quatrième position lors du premier tour de la primaire, a décidé à quelques heures du débat d’apporter son soutien à François Hollande. Martine Aubry « respecte » ce choix et assure que si elle devient présidente, « Ségolène aura des responsabilités ». François Hollande a assuré qu'il avait reçu le soutien de son ancienne compagne « sans négociation » et qu’il prendrait en compte « certaines propositions de Ségolène Royal ».

Crise économique

Martine Aubry veut une « gauche forte », François Hollande plaide pour une « gauche solide et sincère ». La maire de Lille veut « mettre les banques au pas, mener la transition écologique avec la sortie du nucléaire » et veut une « République nouvelle ».

« Je ne suis ni dans la gauche molle, ni dans la gauche dure, je suis dans la gauche solide et sincère », répond le député de Corrèze.

Sur la réduction des déficits, Martine Aubry qui est contre la règle d’or proposée par Nicolas Sarkozy a accusé le favori de la primaire de soutenir cette mesure. « Jamais », a répliqué François Hollande. Le député souhaite l'adoption d'une loi pour définir la trajectoire des finances publiques. Et il assure qu'il n'y aura pas une modification de la Constitution, il souhaite juste mener « la stratégie de réduction des déficits avec le Parlement ».

Les deux finalistes sont cependant d’accord pour placer sous contrôle public des banques qui seraient recapitalisées par les deniers publics.

Sur la question de fiscalité, Martine Aubry propose « une tranche supplémentaire à 50% au-delà de 100 000 euros par part fiscale. Cela rapporte deux milliards. ». François Hollande ne le cache pas, « il y aura hélas, des augmentations de prélèvements », prévient-il.

L’Europe et la Turquie

La maire de Lille n’aime pas parler d’une Europe fédérale et elle préfère le terme utilisé par son père, Jacques Delors, « une Confédération d'Etats-Nation » quand son concurrent veut constituer un « premier cercle d'avant-garde ».

Pas de différend au sujet de la place de la Turquie dans l’Union européenne. Martine Aubry ne veut pas « fermer la porte à la Turquie », tout en signalant que la procédure sera longue et qu’il reste encore « des étapes ». Son concurrent confirme cette position et y ajoute : « Si adhésion il y a, elle aurait lieu dans très longtemps ».

Quelle présidence en 2012

Martine Aubry fait référence à l’histoire de France et veut un président de la République qui « incarne l'histoire de la France », « une Constitution modifiée, de nouveaux pouvoirs au Parlement », et insiste sur « une indépendance de la justice ».

François Hollande veut une République « exemplaire sur l'indépendance de l'audiovisuel », « une République contractuelle »... « Rien n'a été juste depuis cinq ans, je veux être le président de la justice ».

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