Les syndicats qui ont appelé à cette journée d’action, CGT, CFDT notamment, ne s’attendaient pas à une participation massive. La CFDT avait même refusé l’idée d’un appel à la grève au niveau national d’où le caractère décentralisé de ces actions.
Il y a eu des défilés dans plusieurs villes dont Marseille, où s’est rendu Bernard Thibault le leader de la CGT, François Chérèque, le dirigeant de la CFDT, s’est lui contenté d’une action éclair, une action symbolique organisée à la mi-journée devant la Bourse de Paris. François Chérèque a dénoncé l’inégalité du plan d’austérité annoncé par François Fillon, mettant en parallèle les deux cents millions d’euros réclamés aux plus riches et le milliard qui sera prélevé via le doublement de la taxation sur les mutuelles.
Ce refus d’une austérité jugée injuste qui pèse, selon les syndicats, sur les plus modestes, c’est le slogan que l’on retrouve dans la manifestation sur la plupart des banderoles : « Une autre répartition des richesses. Pour l'emploi, les salaires et la protection sociale. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise ».
Pour Pierre, 54 ans, les plus haut revenus et les grandes entreprises devraient être davantage mis à contribution pour résorber les déficits : « Il y a pas que les salariés, il y a pas que les travailleurs qui doivent passer à la caisse, s’il y a eu déficit, il y a eu perte. On est dans une situation de marché et s’il y en a qui ont perdu, il y en a qui ont gagné. L’argent il est forcément quelque part, il suffit d’aller le chercher ».
Les manifestants reconnaissent eux-mêmes la difficulté à mobiliser dans un contexte de crise. Malgré tout, ils se disent convaincus du rejet par une majorité de Français de cette politique d'austérité. « Il y a un ras-le-bol que l’on mesure bien dans les entreprises, sur le pouvoir d’achat, sur l’excès des salaires des grands dirigeants et on mesure bien cette impatience de changement », lance un autre manifestant.
Enfin, plusieurs centaines de lycéens ont rejoint le cortège derrière des pancartes affirmant « jeune, lève-toi » ou encore « jeune, mais pas con ». Selon L’UNL, le principal syndicat lycéen, une vingtaine de lycées étaient bloqués à Paris, une quarantaine en région parisienne.
Pour l'heure l'intersyndicale ne prévoit pas de nouvelle journée d'action contre l'austérité d'ici à la présidentielle. Seule l'union syndicale Solidaires donne rendez-vous aux manifestants pour le Contre G20 qui sera organisé dans le sud de la France début novembre.