Présidentielle 2012: l'affaire Karachi risque d'empoisonner la campagne de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy dément toute implication dans l'affaire de Karachi, alors que deux de ses proches viennent d'être mis en examen dans le cadre de l'enquête du juge Renaud Van Ruymbeke sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Des inculpations qui placent le chef de l'Etat dans l'embarras à quelques mois de la présidentielle.

Alors que le président se trouvait jeudi à New York, c'est par communiqué que l'Elysée a tenu à mettre les choses au clair. « Nicolas Sarkozy n'a jamais dirigé la campagne d'Edouard Balladur. Il n'a jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne. Il en était le porte-parole ». Se disant à nouveau « totalement étranger à l'affaire Karachi » le chef de l'Etat conclut « que tout le reste n'est que calomnie et manipulation politicienne ».

Voilà donc pour la risposte présidentielle face aux accusations socialistes qui n'ont cessé d'enfler depuis la mise en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire. « Ça sent mauvais », a ainsi estimé l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, pour qui « le quinquennat de Nicolas Sarkozy a commencé avec un argent qui ruisselle et se finit avec un argent de poubelle ». « C'est peut-être l'une des affaires les plus graves de la Vème République », a mis en avant Martine Aubry. A l'unisson François Hollande, autre prétendant à l'investiture PS, qui souligne que « tout cela abîme la République » alors que Nicolas Sarkozy avait pourtant promis « une République irréprochable ». 

A huit mois de l'élection présidentielle, l'affaire Karachi risque donc bien d'empoisonner la campagne de Nicolas Sarkozy. Malgré les démentis de l'Elysée, la mise en cause de ces deux amis intimes du président dans un dossier où l'on parle - à nouveau beaucoup - de « valises de billets » pourrait par ricochet ternir l'image du chef de l'Etat, déjà écornée par la multiplication des affaires financières. Nicolas Sarkozy aura bien du mal à défendre son image d'un homme propre « qui n'a jamais été compromis dans une histoire politico-financière » comme il aime souvent à le rappeler.

L'affaire Karachi vient également brouiller la stratégie de « représidentialisation » du chef de l'Etat. Alors que Nicolas Sarkozy souhaitait, de Benghazi à la tribune de l'ONU à New York, montrer qu'il était à la manoeuvre pour gérer les affaires du monde, le voilà à nouveau embarrassé par les vieilles affaires de la droite.

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