Affaire Karachi : deux proches du président Sarkozy mis en examen, l’enquête se rapproche de l'Elysée

L'enquête sur le volet financier de l'affaire de Karachi, enquête mêlant un attentat anti-français au Pakistan à des soupçons de corruption en France, se rapproche du président Nicolas Sarkozy. Deux de ses amis et ex-collaborateurs Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, ont été mis en examen, le jeudi 22 septembre 2011, après leur garde à vue de mercredi. Ils sont soupçonnés d'être au cœur d'un réseau de corruption en marge de la vente de sous-marins au Pakistan.

La vente de sous-marins français au Pakistan, dans les années 1990, cacherait-elle un vaste réseau de corruption au plus haut niveau de l'Etat Français ? C'est l'hypothèse retenue par les magistrats Trévidic et Van Ruymbeke. Ce gigantesque contrat d'armement aurait généré, soupçonnent-ils, des rétrocommissions illégales utilisées pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Après l'homme d'affaires Ziad Takieddine la semaine dernière, c'est au tour de Nicolas Bazire et de Thierry Gaubert d’être mis en examen.

Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur était l'un des témoins de mariage de Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni. Il est soupçonné d'avoir pris part à des opérations dans le financement de cette campagne. Thierry Gaubert, lui, est un ex-conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget et ex-secrétaire général de la mairie de Neuilly. Cet ami du président a été présenté au juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke

Pour l'avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi, Olivier Morice, C'est bien Nicolas Sarkozy, porte-parole d'Edouard Balladur en 1995, qui a validé le système mis en place pour permettre cette corruption : « Nous sommes absolument convaincus que si Nicolas Sarkozy n’était pas actuellement en charge des plus hautes fonctions, il serait mis en cause. C’est malheureusement néfaste pour l’image du président de la République. Et vous savez les familles dans ce dossier sont abandonnées, Nicolas Sarkozy les a humiliées à plusieurs reprises. Ce que disait les juges d’instructions était considéré par l’actuel président de la République comme une fable ».

Dans les prochains jours, Edouard Balladur pourrait à son tour être convoqué par les juges. Inexorablement, et à huit mois d'une échéance électorale majeure, l'étau judiciaire se resserre autour du locataire de l'Elysée.

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