Lors de la campagne présidentielle de 1995, Nicolas Bazire était le directeur de cabinet d'Edouard Balladur, autrement dit son bras droit et son confident. De son côté, Thierry Gaubert occupait le poste de conseiller auprès du porte-parole de campagne, Nicolas Sarkozy. Enfin, Ziad Takieddine jouait comme à son habitude les hommes de l'ombre, servant probablement - même s'il s'en défend encore - d'intermédiaire dans la vente de sous-marins au Pakistan.
Jusqu'à présent, la justice n'arrivait pas à établir un lien direct entre ces trois hommes dans le dossier Karachi. Mais la persévérance du juge Van Ruymbeke commence à payer : les ex-épouses de Thierry Gaubert et Ziad Takieddine, notamment, ont parlé.
Désormais, l'homme d'affaires franco-libanais est soupçonné d'avoir porté de lourdes valises, regorgeant de grosses coupures, entre la Suisse et Paris, en compagnie de Thierry Gaubert, valises qu'il aurait remises en mains propres à Nicolas Bazire.
De là à penser que cet argent douteux pourrait être le fruit de rétrocommissions et qu'il ait servi à financer la campagne d'Edouard Balladur, il n'y a qu'un pas. L'enquête s'emballe et l'étau se resserre autour de Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, deux proches amis de l'actuel président.