Les deux représentants du parquet, Chantal de Leiris et Michel Maes, se sont faits si discrets depuis le début du procès, qu'on avait presque oublié leur présence. Toujours en retrait, les deux procureurs n'ont jamais cherché à en savoir davantage sur le « système Chirac à la ville de Paris » dénoncé par la partie civile Anticor. Anticor est une association d’élus qui s’est créée en 2002 pour lutter contre la corruption. Comme la mairie de Paris s’est retirée de la procédure après avoir conclu un accord amiable avec l’UMP, Anticor a pris le relais pour représenter à ce procès les contribuables parisiens.
Le parquet qui, sous la houlette de l'ancien procureur de Paris, Jean-Claude Marin, avait requis un non-lieu général au terme de l'instruction, devrait donc logiquement, cet après-midi demander la relaxe. Bien sûr à la lumière des débats, rien n'empêche les deux vice-procureurs de changer d'avis et de demander au tribunal d'entrer en voie de condamnation. Hypothèse bien peu probable, puisqu'au cours de l'audience, les représentants du parquet, complètement taisant, n'ont, en tout et pour tout, posé que cinq questions aux prévenus.
Par conséquent, cet après-midi, à l'issue d'un réquisitoire qui pourrait plus s'apparenter à une plaidoirie de la défense, les procureurs devraient conclure : « Je m'en remets à la sagesse du tribunal », « Je demande l'application de la loi », ou encore « Le parquet n'a pas d'observation à présenter ». Bref, les formules juridiques ne manquent pas pour dire que l'on ne joue pas son rôle et que l'on ne soutient pas l'accusation.