Profession : Monsieur bons offices pour le compte du maire de Paris en Corrèze. Pendant cinq ans, de 1990 à 1995, Jean-Marc Roche, 68 ans et aujourd’hui retraité, fut le responsable de la cellule corrézienne de Jacques Chirac pour un coût estimé à 200 000 euros actuels. Officiellement, ce chargé de mission de la ville de Paris était rattaché au cabinet du maire. Mais en réalité, ce Corrézien pur sucre officiait bien loin de la capitale ; précisément à Ussel, département de la Corrèze et fief électoral de Jacques Chirac, lequel est absent au procès pour raison médicale.
Corréziens de Paris
Jean-Marc Roche était installé dans la permanence du député Chirac et son travail consistait à relayer toutes les demandes des Corréziens de Corrèze mais aussi des Corréziens de Paris. Les gens appelaient ou écrivaient pour obtenir un emploi, un logement à Paris ou encore une place de crèche. « Monsieur Chirac, explique-t-il à la barre, souhaitait que l’on réponde avec une attention toute particulière aux sollicitations des Corréziens. Et quand j’envoyais un dossier à Paris, la mairie savait qu’il fallait faire attention ».
« Faisiez-vous un lien entre la mairie de Paris et votre travail en Corrèze ? », interroge le président du tribunal. « Cela ne m’a pas choqué. J’aurais peut-être dû », répond benoîtement Jean-Marc Roche, avant de montrer au tribunal sa carte de visite de l’époque sur laquelle on peut lire : « Mairie de Paris, Ussel ». Comme si la ville d’Ussel, en Corrèze, avait été le XXIe arrondissement de Paris...