Procès Chirac : le parquet demande la relaxe générale

L'ancien président de la République est jugé sans sa présence depuis le 5 septembre dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de la Paris. Sans surprise, le procureur Michel Maes a requis ce mardi 20 septembre, la relaxe pour Jacques Chirac et ses neuf coprévenus. En attendant la fin du procès vendredi, les avocats des dix prévenus prononceront tour à tour leurs plaidoiries.

Après deux heures et demie de réquisitoire, le procureur Michel Maes a d'abord demandé la relaxe de l'ancien président de la République, jugé en son absence pour raisons de santé, et de ses coprévenus dans le principal volet de l'affaire, qui avait été instruit à Paris.

« Je demande la relaxe pour l'ensemble des prévenus pour les faits qui leur sont reprochés », a déclaré le procureur. « Si vous deviez considérer que le délit est constitué, vous prononcerez une dispense de peine », a-t-il ajouté à l'adresse du tribunal, concernant un des 28 emplois visés par le procès, l'attribution d'un chauffeur à l'ancien secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel.

Dans un second temps, M. Maes a requis la relaxe dans l'autre volet de l'affaire, qui avait été instruit à Nanterre et dans lequel Jacques Chirac est le seul prévenu. « La preuve n'est pas rapportée que Jacques Chirac avait connaissance des situations individuelles... Vous prononcerez la relaxe», a-t-il conclu.

« Caricatural, à la limite du ridicule »

Cette réquisition n'est pas surprenante. Déjà en septembre 2009 et en octobre 2010, au terme de l'instruction des deux dossiers, l'un mené à Paris et l'autre à Nanterre, le Ministère public avait requis un non-lieu général.

Aujourd'hui, le Ministère public s'est employé à convaincre que les 28 emplois litigieux (21 à Paris et 7 à Nanterre), rémunérés par la mairie de Paris au début des années 90 ont bien eu une utilité pour la municipalité.

« C'est totalement caricatural, à la limite du ridicule », a réagi à l'extérieur de la salle d'audience Me Jérôme Karsenti, avocat de l'association anticorruption Anticor, qui s'est constituée partie civile au procès. Cela démontre « la maladie de la justice française, on voit bien l'asservissement au pouvoir politique », a-t-il ajouté.

Quant à l'avocat de Jacques Chirac, Me Georges Kiejman, il s'est en revanche félicité de la demande de relaxe. « Le plus important, c'est qu'elle a été motivée ». « La théorie affirmée avec un peu de légèreté qu'il y aurait eu un sombre complot me paraît avoir été mise à mal », a-t-il estimé.

Au terme du procès, vendredi, le tribunal correctionnel de Paris mettra son jugement en délibéré.

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