La brigade financière est chargée d'interroger Robert Bourgi sur ces allégations de versements occultes au profit de trois figures du monde politique français. Et c'est seulement ensuite que le parquet déterminera les suites à donner à cette audition. Le parquet n'a donc pas attendu le dépôt effectif des plaintes en diffamation annoncées par Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen.
Dénonçant des accusations « totalement fantasmatiques », un des avocats de M. Chirac, Me Jean Veil a jugé que M. Bourgi n'évoquait « que des faits qui sont prescrits, il est donc difficile de faire une enquête judiciaire ». Pour Me Veil, « il faudra bien que M. Bourgi apporte la preuve de ce qu'il avance ». Mais Robert Bourgi lui-même dit n'avoir « aucune preuve » de ses accusations, faisant valoir que « dans ce domaine-là, il n'y a aucune trace ».
La question de la prescription des faits, dénoncés par l'avocat, sera au cœur de l'enquête judiciaire, réclamée par de nombreux responsables politiques, et ouverte par le parquet deux jours après les accusations fracassantes de l'avocat. Car si la loi de 1995 sur le financement de la vie politique prévoit des peines de cinq ans de prison pour ce type d'infraction, les faits sont prescrits au bout de trois ans.
Au terme de l'enquête préliminaire, le parquet peut décider d'ouvrir une instruction et la confier à un juge. Mais il peut s'y refuser, estimant que l'ensemble des faits, s'ils sont avérés, sont toutefois prescrits.