Contrairement à la primaire de 2006, Ségolène Royal n’est pas la favorite. Mais c’est sa force : elle ne doute pas, elle ne doute de rien, et c’est sur une chanson de Tina Turner qu’elle a fait son entrée devant 2 000 partisans en liesse. La chanson s'appelle, excusez du peu, « You’re simply the best » (« tu es simplement la meilleure ») !
Plutôt que de dénigrer ses concurrents François Hollande et Martine Aubry, comme elle l’a fait cette semaine dans Le Figaro, avant d’être rappelée à l’ordre par la haute autorité de la primaire, Ségolène Royal préfère donc dire du bien d’elle-même, sur le thème « ne m’enterrez pas trop vite », en jouant sur la corde sensible de 2007 : « Je vous avais promis d’autres victoires, eh bien cette fois, vous l’aurez ! » Réponse, en écho, de la foule surchauffée du parc des expositions de Montreuil en banlieue parisienne : « On va gagner, on va gagner ! ».
Alors est-ce seulement de l’incantation ? Ségolène Royal se décrit à plusieurs reprises en « femme d’état ». « J'ai travaillé dur », dit-elle. Et elle le prouve, à la fin du meeting, en brandissant une feuille, ce qu’elle appelle le « contrat avec la nation », une série de 10 engagements pour construire « la République du respect, par l’ordre social juste et la participation active des citoyens ». Ce qui ressemble beaucoup à sa campagne de 2007. On prend la même et on recommence : c’est tout le pari, risqué, de Ségolène Royal dans cette primaire.