Les socialistes avaient promis une campagne empreinte de respect mutuel et exempte de paroles trop définitives, mais à un mois de l'échéance, les couteaux sont sortis pour de bon. C'est Ségolène Royal qui a manifestement le mieux aiguisé le sien.
Systématiquement devancée dans les sondages par François Hollande et Martine Aubry, elle attaque vigoureusement ses deux adversaires. « Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction », a-t-elle dit lors de son point de presse hebdomadaire. « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? » On rappelle que le député de Corrèze fut son compagnon et qu'ils sont les parents de quatre enfants.
« Passer de rien à une campagne présidentielle »
Mais il y en a aussi pour la maire de Lille. Ségolène Royal dénonce son inexpérience. « Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002 », explique la présidente de la région Poitou-Charentes, qui ajoute que ce n'est pas facile de « passer de rien à une campagne présidentielle ».
Martine Aubry, pour sa part, lors de sa réunion toulousaine du mercredi 7 septembre 2011, s'est gardée de citer des noms, mais François Hollande aura certainement eu les oreilles qui sifflent en entendant que « Si nous disons "les emplois d'avenir, on verra, la sortie du nucléaire, on verra, le non cumul des mandats, on verra", je crains que les Français nous disent le jour des élections "Voter pour vous ? On verra" »...
Un point commun néanmoins entre tous les membres de ce trio : une prudence et même une méfiance vis-à-vis des sondages, dont la fiabilité est de fait contestable, puisqu'il est très difficile de savoir qui va aller voter et donc de constituer des échantillons représentatifs. Une fiabilité qui n'est probablement pas améliorée par leur répétition, voire le matraquage dénoncé par une Ségolène Royal d'humeur batailleuse.