Depuis plus de 20 ans, la police française concentre l'essentiel de ses efforts sur le renseignement pour faire obstacle aux attentats. Après le 11 septembre 2001, plus que d'une profonde restructuration, il s'est donc surtout s’agit de s'adapter au nouveau modus operandi des terroristes : à savoir, l'utilisation d'un avion comme appareil kamikaze. Cependant à chaque commémoration ou à l'occasion des fêtes de fin d'années, le gouvernement renforce systématiquement le plan Vigipirate, comme s'il était la clé de voûte de la lutte antiterroriste.
Pour Alain Bauer spécialiste du terrorisme, ces mesures relèvent plus d'une simple communication que d'une réelle stratégie de défense : « On prend des mesures pour rassurer la population. Ce sont ce qu’on appelle des gesticulations nécessaires mais pas systématiquement utiles qui permettent de dire ‘écoutez nous sommes sensibles à l’émotion’. Et donc les mesures sont renforcées à cette occasion même si la réalité du terrain c’est que l’activité des services de police et de renseignement c’est de faire ce qui ne se voit pas, ce qui permet que les attentats n’aient pas lieu, c’est-à-dire du renseignement, du renseignement, du renseignement et dans ce cas précis du renseignement humain, du renseignement humain et encore du renseignement humain ».
Si le plan Vigipirate comprend toujours quatre niveaux d'alerte de blanc à écarlate, les spécialistes précisent cependant que le danger est désormais permanent. Le terrorisme, notent-ils, n'est plus l'œuvre exclusive de groupes venus de l'étranger.