Fébrilité, crispation, inquiétude : certains entrepreneurs commencent à sentir les conséquences du ralentissement économique. C’est le cas d'André Bonal, responsable du Medef en Meurthe et Moselle :
« Les trésoreries se tendent, les commandes arrivent moins bien donc beaucoup d’entreprises travaillent au jour, le jour. Quand, dans la métallurgie, on a un carnet de commandes de quelques mois c’est bien, aujourd’hui on a des entreprises qui ont des carnets d’à peine un mois. Ca devient inquiétant quand on ne sait pas du tout ce que va être le lendemain ».
Incertitude sur les prochains mois, et sur l'année 2012. Les patrons venus aux Universités d'été du Medef reconnaissent qu'ils naviguent à vue mais ils sont nombreux également à refuser la sinistrose. Alain Thibault, dirige un cabinet de conseil en management, il se dit mieux armé aujourd'hui qu'en 2008 pour faire face à la crise :
« On a déjà été bien éduqués il y a deux ou trois ans par rapport à ce qu’il s’est passé donc on a tous gagné en maturité de ce point de vu là. On ne rentre pas dans un mode panique comme on a pu le connaitre en 2008 ou en 2009. Mais on va risquer l’attentisme. L’attentisme ca ne veut pas dire que rien ne va se passer mais ca va se passer plus lentement ».
Le tassement de la croissance n'a donc pas encore totalement ruiné le moral des entrepreneurs français. En tous cas le scénario d'une récession brutale, dans les prochains mois, est écarté par la plupart d'entre eux.