Trois jours de débat, près de 5 000 participants. La treizième université d’été du Medef, l’organisation représentative du patronat français, s’ouvre ce 31 août 2011 en pleine crise de la dette et dans une situation de quasi stagnation économique des pays occidentaux.
Le Medef, l’organisation qui fédère les patrons d’entreprises françaises, va donc organiser, en parallèle au prochain G20 de Cannes, une rencontre de haut niveau avec les mouvements patronaux des principaux pays riches et émergents de la planète, membres du G20. C’est à la demande de la présidence de la République que le Medef prépare cette réunion inédite.
La rencontre aura donc lieu le 2 novembre 2011 à Cannes. Le lendemain, toujours dans la petite ville de la Côte d’Azur dédiée habituellement au cinéma, la France présidera le sommet du G20. Le but du patronat français est donc d’avoir une réunion au niveau international, avant les politiques, afin de peser sur leurs débats. « De la gouvernance économique mondiale aux enjeux énergétiques, en passant par la réforme du système monétaire international et par l’emploi : les organisations patronales doivent exprimer leurs opinions sur ces sujets, faire leurs diagnostics et leurs recommandations aux chefs d’Etat du G20, estime Michel Guilbault, directeur général du Medef.
Objectif difficile à atteindre
Le but du patronat français, à l’issue de ce B20, sera la signature d’une déclaration commune sur la responsabilité sociale internationale des entreprises. Objectif difficile à réaliser pour deux raisons : d’abord il s'agit de mettre d'accord à la fois les représentants du secteur privé des pays occidentaux et des pays émergents comme l'Inde ou la Chine. « Les grands patrons de ces derniers n’ont aucun intérêt à harmoniser la politique salariale (avec l’Occident), car ils perdent les avantages du faible coût de la main d’œuvre », souligne François-Xavier Dudouet, chercheur au CNRS et spécialiste des élites économiques. Deuxième raison : le B20 risque d’être, comme le G20, « un lieu où l’on affiche de bonnes intentions, mais le passage à l’acte est très limité », estime Olivier Lecomte, professeur de finance à l'Ecole centrale Paris.
Outre les sujets sur l’économie mondiale et la préparation du B20, les participants à l’université d’été du Medef vont plancher sur la vie économique en France. D’où le thème proposé pour le débat qui s’intitule « Villages et Planète, objectif B20 ». Village, car l’activité d’une entreprise, surtout d’une PME ou TPE, se fait d’abord au niveau local. C’est pour cela que Laurence Parisot, la patronne du Medef, devrait profiter de l’événement pour lancer des recommandations concernant la politique économique du gouvernement français.
Laurence Parisot a déjà salué les mesures anti-déficit du gouvernement en regrettant la répartition déséquilibrée des efforts entre l'Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale d'une part et les ménages et les entreprises d'autre part. L’enjeu, pour la principale organisation patronale, est de peser sur la préparation du budget de la France pour 2012. Il s’agit d’éviter un nouvel alourdissement des charges sur les entreprises dans le but de limiter les déficits.