Avec notre envoyée spéciale à Nouméa
Accueil chaleureux pour le président français Nicolas Sarkozy au Sénat coutumier. Chaleureux et très politique alors qu’aux cadeaux d’usage, le président du Sénat Pascal Sihazé et le chef de l’Etat ont également échangé des marques de respect mutuel. « Monsieur le président, n’ayez pas peur des Kanaks », a déclaré Pascal Sihazé. « Soyez assuré que je n’ai pas peur. N’ayez pas peur de la République française », a alors répondu Nicolas Sarkozy.
Aux Calédoniens, qui dans quelques années devront choisir d’accéder ou non à l’indépendance, Nicolas Sarkozy propose un projet partagé où l’identité calédonienne prendrait toute sa place au sein de la République française comme les Français l’ont fait au sein de l’Union européenne. « Ce n’est pas parce qu’on se sent profondément Européen qu’on est moins Français », a notamment précisé le chef de l’Etat.
Le président ne cache pas son souhait de voir la Nouvelle Calédonie rester attachée à la République mais « Il appartiendra aux Calédoniens de choisir ». Nicolas Sarkozy se dit prêt à de nouveaux gestes d’apaisement pour que le drapeau indépendantiste flotte au côté du drapeau tricolore.
Les Calédoniens n’ont pas tous apprécié mais l’idée d’indépendance semble reculer sur l’archipel. Pour Emmanuel, le fils du leader indépendantiste assassiné Jean-Marie Tjibao, une large autonomie est aujourd’hui négociable : « Le mot indépendance, c’est un mot qui fait peur. Ca peut être un statut d’autonomie. C’est une opinion qui est personnelle ».
Indépendance ou autonomie ? Les calédoniens devront en tout cas choisir entre 2014 et 2018.