Avec notre correspondant en Nouvelle-Calédonie, Ibrahim Ahmed Hazi
Le calme semble revenu sur l’île de Maré ce matin. Un calme relatif car pour le moment et malgré les tentatives de rapprochement des deux parties en conflit, le haut commissaire de la République, Albert Dupuy, ainsi que le patron de la gendarmerie, le colonel Pascal Bonnaud, essaient difficilement de renouer les fils du dialogue complètement rompu après la folle journée d’hier qui a conduit à ce terrible bilan : quatre morts et vingt-trois blessés.
Pour le moment, les populations respectent la journée de deuil et ne sortent pas. Elles restent calfeutrées chez elles. Pour les autorités, et le représentant de l’Etat l’a souligné encore aujourd’hui, « la priorité des priorités, c’est d’arriver à désamorcer cet état de tension et d’arriver à créer les conditions propices à un dialogue », d’où un ballet aérien d’hélicoptères qui ont acheminé 120 gendarmes mobiles en renfort.
Preuve que la tension est toujours palpable sur le terrain, l’un des membres du collectif qui a essuyé le plus de victimes nous disait hier soir : « On n’apaise pas les choses en tuant des gens ».
Bref, on est encore très loin de la table des négociations souhaitée par les autorités. Enfin, selon Basile Citre, le maire de Maré, joint en début d’après-midi, le 6 août, on déplorerait une cinquième victime, un jeune abattu de plusieurs balles et dont le corps aurait été retrouvé dans la brousse. Aucune confirmation de la part des autorités de Nouméa.
Si pour Albert Dupuy, le haut commissaire de la République qui représente le gouvernement français dans cette collectivité d'outre-mer, le conflit s'explique par un désaccord profond entre deux groupes tribaux au sujet de l'occupation de l'aéroport, pour Axel Urgin, secrétaire national du Parti socialiste chargé de l'outre-mer, interrogé par RFI, le malaise est avant tout social et économique.
La ministre de l'outre-mer, Marie-Luce Penchard a appelé ce dimanche 7 août à une médiation par l'intermédiaire des autorités religieuses. Un prinicipe, semble-t-il, accepté par les deux parties.