Affaire Tapie : Christine Lagarde attend la décision de la CJR

L'affaire Tapie pourrait poser de sérieux problèmes à la nouvelle patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, soupçonnée d' « abus d'autorité » alors qu'elle était ministre française de l'Economie et des Finances. Soupçon examiné depuis le 10 mai par la Commission des requêtes de la CJR, la Cour de justice de la République. C'est la seule instance habilitée à juger des membres de gouvernement pour des faits commis pendant l'exercice de leurs fonctions, et qui pourrait, ce jeudi 4 août ouvrir une enquête.

Le délit présumé, c'est donc celui d'abus d'autorité qu'aurait commis Christine Lagarde lors du règlement du conflit entre Bernard Tapie et la banque du Crédit lyonnais dans la vente litigieuse de l'équipementier sportif Adidas, en 1993.

Une affaire de très gros sous puisque Bernard Tapie a obtenu, il y a trois ans, 400 millions d'euros d'argent public au titre de dommages et intérêts et préjudice moral. Somme énorme via un mécanisme douteux pour le procureur général près la Cour de cassation qui a mis en cause l'arbitrage privé, et selon lui, partial, retenu par la ministre de l'Economie.

Le magistrat est intrigué aussi par l'acceptation de ce lourd verdict financier par Christine Lagarde alors que ses services recommandaient de le contester. C'est maintenant à la Commission des requêtes de trancher, soit en renonçant à toute poursuite, soit en demandant l'ouverture d'une enquête contre l'ancienne ministre qui alors ne serait pas protégée par l'immunité attachée à sa fonction au FMI, mais qui disposerait sans doute encore d'un répit.

C'est en effet le procureur qui doit normalement saisir la commission d'instruction de la CJR,  la Cour de justice de la République. Nouveau procureur nommé le 27 juillet mais qui n'a toujours pas pris ses fonctions.

La commission des requêtes de la CJR peut aussi se donner encore du temps en demandant un supplément d'information sur le dossier Tapie/Lagarde.

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