Georges Krausz est retraité. Il vit avec 600 euros par mois. Et pourtant cet ancien cadre supérieur perçoit 3 800 euros de retraite. En fait, il consacre la quasi-totalité de son revenu à payer son loyer et surtout à rembourser les 24 prêts qu'il a contractés.
« On a pas besoin d’être pauvre pour être victime du surendettement. Moi, ce n’était pas de la compulsion, c’était la nécessité pour survivre avec les erreurs que l’on commet et après on ne sait plus comment faire. Cela fait onze ans que l’on n’a pas pris de vacances, que l’on a plus de petits loisirs, de cadeaux aux petits enfants. »
Georges Krausz fait donc partie de ces « nouveaux pauvres » qui s'endettent toujours plus. La faute à l'absence d'un fichier national des crédits, selon Jean-Louis Kiehl, le président de la Fédération des chambres régionales du surendettement social. Ce registre permettrait de rassembler l'ensemble des prêts déjà consentis.
« Vous avez aujourd’hui des gens qui ont un salaire, explique Jean-Louis Kiehl, et qui ont pris des crédits sans que l’on ait vérifié auparavant s’ils n’avaient pas déjà six ou sept crédits. Dans notre pays c’est un jeu de Tartuffe. Les banques quand il y a quelqu’un de surendetté disent : on ne savait pas. »
Ce registre existe déjà en Belgique où le taux moyen d'endettement des ménages est trois fois moins important qu'en France.