Le microcrédit, outil de réinsertion sociale en France

L’Adie, Association pour le droit à l’initiative économique, a lancé la 7ème édition de la semaine nationale du microcrédit. Elle se déroule dans toutes les régions de France. C’est un rendez-vous incontournable pour les porteurs de projet prêts à franchir le pas. Le secteur est créateur d'emplois.

Le microcrédit en France, comme dans le Tiers monde depuis plus de 20 ans, permet de financer des projets économiques en faveur des milliers de personnes pauvres, exclues du circuit bancaire classique. Pour L’Adie, l'idée de cette 7e édition est de faire connaître l'association à des personnes qui sont demandeurs d'un microcrédit pour créer leur propre activité.

L'Adie, comme d’autres organismes, se substitue aux banques en prêtant directement jusqu’à 8 000 euros aux personnes exclues du marché du travail (chômeurs, allocataires des minima sociaux) et qui, par conséquence, ne peuvent pas avoir un prêt auprès des banques traditionnelles. Les taux d'intérêt que les organismes de microcrédit appliquent tournent aux environs de 10%. Leurs tarifs sont certes élevés, mais ces structures solidaires donnent de l’espoir à ceux qui veulent rebondir. Elles ont, en plus, une particularité par rapport aux banques classiques. Elles accompagnent gratuitement l’emprunteur tout au long de son projet. Et c’est essentiel, car il ne suffit pas d’avoir une bonne idée. Il faut ensuite se donner les moyens de la concrétiser. Et les méandres administratifs peuvent sembler insurmontables quand on vient de monter son entreprise. Pour s’y retrouver l’Adie, a pu rassembler des experts qui travaillent bénévolement pour aider les créateurs.

Impact bénéfique pour l’emploi

Depuis sa création en 1989, l'Adie a financé plus de 97 000 microcrédits générant près de 100 000 emplois. Plus de 37 000 emplois ont été créés ou maintenus l'année dernière en France grâce au microcrédit. C’est une goutte d’eau dans l’océan. Mais il ne faut pas voir ce système comme la panacée contre le chômage mais plutôt comme un outil de réinsertion sociale. En 2010, 40% des créations d'entreprises en France sont réalisées par des personnes qui sont au chômage.

Certaines dérives observées dans les pays du Sud

Certains organismes, en Amérique du Sud ou en Inde, ont prêté pour des crédits à la consommation et non pour des créations d’activités génératrices de valeur pour rembourser ensuite le crédit. Ces organismes ont mis les personnes dans des cycles de surendettement. Ce n’est pas le cas en France. Car les enjeux financiers ne sont pas les mêmes. « Si en France ce système concerne quelques dizaines de milliers de personnes par an, en Inde il en concerne des millions », selon Isabelle Guérin, spécialiste de la micro-finance.

C’est pourquoi le microcrédit s’ouvre de plus en plus vers d’autres services financiers : épargne, transferts, micro-assurance etc. Il intéresse les banques pour deux raisons : d’abord le marché est immense : près d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès au crédit. Deuxième raison: les méthodes adaptées à cette clientèle spécifique leur permettent de préserver la rentabilité financière des opérations. Pour cela ces banques interviennent à travers des filiales spécialisées, des prises de participation, des lignes de crédit aux ONG. Actuellement dans le monde on compte 1 700 organismes de micro-finance.

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