Un éventuel retour de DSK embarrasse autant les socialistes que les Français

Dans l’affaire DSK et depuis le coup de théâtre survenu à l’audience du vendredi 1er juillet, d’aucuns se prennent à rêver d’un retour possible de Dominique Strauss-Kahn dans la course à la présidentielle française. Les socialistes qui avaient fait leur deuil, plus ou moins douloureusement, de sa mise à l’écart forcée, doivent revoir leur position face à l’hypothèse d’un possible non-lieu. Quant aux Français, une majorité (51%) pense que Dominique Strauss-Kahn n’a plus d’avenir politique selon un sondage Ipsos diffusé ce lundi 4 juillet 2011.

Pour le porte-parole du Parti socialiste (PS), Benoît Hamon, l’éventualité d’un retour de Dominique Strauss-Kahn en politique représente « aujourd'hui l'hypothèse la plus faible ». « Je ne pense pas qu'au regard de ce que s'est passé on puisse, nous, formuler ou fonder des hypothèses politiques sur le fait qu'il ait envie d'être candidat à l'élection présidentielle », a-t-il estimé lors d'un point presse hebdomadaire.

L’urgence d’attendre 

Invité sur RFI ce même lundi, le député strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis a voulu, lui aussi, prendre une certaine distance avec ceux qui voient déjà Dominique Strauss-Kahn concourir aux primaires socialistes. Sur cette question, M. Cambadélis assure ne pas être « dans cet état d'esprit car ce qui m’importe, a-t-il dit, c'est que l'honneur de DSK soit lavé, qu’il soit dans une situation de pouvoir retrouver la plénitude de ses moyens ». « Ce n’est pas le problème du jour… on l’a mis plus bas que terre et aujourd’hui on veut presque en faire un candidat à la présidentielle de tous les socialistes, de l’ensemble de la gauche ! Les choses sont plus compliquées que cela » a tempéré M. Cambadélis. Avant de parler ou, a fortiori, d’appeler Dominique Strauss-Kahn à un retour en politique « ce que nous voulons aujourd’hui, c’est la vérité et la justice, c’est l’élément essentiel », a encore expliqué Jean-Christophe Cambadélis.

Avec beaucoup de « si », il est vrai que DSK pourrait rattraper le train des primaires socialistes. Pour cela, il faudrait d’abord que M. Strauss-Kahn soit blanchi par le tribunal de New York. Même si cela intervenait lors de la prochaine audience devant la justice américaine qui est fixée au 18 juillet, les candidats à la primaire socialiste n’ont que jusqu’au 13 juillet pour se déclarer.

Des histoires de calendrier

Dernière en date à s’être portée candidate à la primaire socialiste le 28 juin, Martine Aubry a, quant à elle, clairement dit, hier dimanche, que dans ce cas « personne n’osera opposer un quelconque calendrier » à DSK s’il était candidat. La maire de Lille signifiait ainsi qu’elle ne s’opposerait pas à celui avec qui elle avait conclu un pacte, tout en affirmant haut et fort qu'elle maintenait sa candidature. Deux jours plus tôt, Harlem Désir, proche de Martine Aubry et premier secrétaire par intérim du PS, avait dit exactement le contraire, rejetant l’idée même d’une modification du calendrier si laborieusement établi au printemps.

Pour celui qui a remplacé DSK en tête des sondages, François Hollande, il n’est pas question non plus de changer un iota à sa campagne. Cependant, il dit aussi n’« avoir aucune réserve par rapport à l’idée de reporter la date de clôture du dépôt des candidatures ». De son côté, Ségolène Royal, autre candidate à la primaire, se place sur la même ligne : « S’il faut retarder le calendrier, nous le ferons ».

Quant à savoir si au fond, Dominique Strauss-Kahn a encore une « image présidentielle » aux yeux des Français, deux récents sondages reflètent bien l’indécision générale. Dans celui publié ce lundi par Ipsos pour l’hebdomadaire Le Point, 51% des personnes interrogées pensent que DSK n’a pas d’avenir politique. Dans une autre enquête menée par Harris Initiative, et publiée dimanche dans Le Parisien, 49% des sondés se déclaraient favorables à un retour de l’ex-patron du FMI sur la scène politique alors que 45% disaient ne pas le souhaiter.

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