Yvan Colonna, un verdict sous pression

La cour d'assises spéciale de Paris dira, ce lundi 20 juin 2011 au matin, si elle accepte ou non de prendre en compte les questions posées par les avocats d'Yvan Colonna pour motiver sa décision. Puis, l'accusé pourra prendre la parole et la cour se retirera pour délibérer. Le verdict sera rendu en fin d'après-midi ou en début de soirée. Mais déjà, l'ambiance est fébrile : le troisième procès d'Yvan Colonna n'est pas un procès ordinaire.

Yvan Colonna, c'est l'homme dont la photo en noir et blanc a orné pendant quatre ans les murs de tous les aéroports et commissariats de France. En choisissant de partir en cavale en 1999, il avait signé pour beaucoup son terrible forfait. Le doute n'était plus de mise : policiers, gendarmes, juges, journalistes, jusqu'au ministre de l'Intérieur, tout le monde voyait en lui l'ennemi public numéro un de l'Etat français, le nationaliste sacrilège, le tueur de préfet.

Depuis son arrestation, en juillet 2003, Yvan Colonna reste un symbole. De la cruauté de terroriste sans pitié pour les uns, de l'iniquité d'un Etat arbitraire pour les autres. Du coup, ce troisième verdict s'annonce plus que jamais délicat.

Condamner Colonna, c'est fermer la porte au doute, répondre aux attentes des plus hautes autorités. Innocenter Colonna, c'est admettre une enquête bâclée, sans preuve matérielle et une instruction à charge. C'est donc, pour l'Etat, se dédire lui-même.

« Vous devrez être courageux » n'ont cessé de marteler les avocats de la défense, espérant avoir ébranlé les certitudes des magistrats qui composent la cour. Au dernier jour du procès, les grandes figures nationalistes corses se sont invitées dans le prétoire pour surveiller les choses de près.

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