Du fond de son box, Yvan Colonna a affirmé avec force que cette lettre était « un faux, un montage, réalisé à partir de divers courriers adressés à ses proches ». Il a donc refusé d'en commenter la moindre phrase.
Tout comme le destinataire supposé, Pierre Alessandri, qui a déclaré n'avoir jamais reçu de telles menaces. Pour Eric Barbolosi, l'avocat de ce dernier, un règlement de comptes à la barre était pourtant très attendu.
« Non seulement c’était attendu, mais cela a été voulu », explique maître Barbolosi. Il ajoute : « il est évident qu’en laissant témoigner Alessandri, en sortant un soit disant courrier que lui aurait fait Colonna le menaçant, et que derrière en faisant la reconstitution et faisant revenir Alessandri à la barre, le seul but c’était de vouloir qu’il y ait une altercation entre les deux ».
L'altercation n'a pas eu lieu. Pour les parties civiles, la thèse du montage est grotesque. Les explications d'Yvan Colonna n'ont absolument pas ébranlé les convictions d'Yves Baudelot, avocat de la veuve du préfet Erignac.
« Il dit que c’est mon écriture, et ce sont mes expressions ou du moins ce sont beaucoup d’expressions qui sont les miennes et à la fin dans les derniers propos qu’il a dit à Alessandri, il a dit : " c’est ma pensée, j’ai la rage, je t’en veux ! " », conclut maître Baudelot.
Réelle ou pas, truquée ou pas, cette lettre violente et surgie de nulle part continue à peser sur les débats.