Jusqu’à présent, la défense d’Yvan Colonna engrangeait les succès mettant en évidence tour à tour la fragilité des aveux des membres du commando, leurs motivations pas toujours très honorables pour incriminer Colonna, sans parler des nombreuses incertitudes de l’enquête.
Mais avec cette lettre tout s’effondre. Cette lettre a semé le trouble à l’audience et a fragilisé la défense du berger corse. Alors pour éviter tout litige sur les termes employés, le président du tribunal a demandé une traduction de ce courrier impromptu. Le ton en semble vindicatif voire menaçant envers son ami d’enfance, Pierre Alessandri. Ce dernier affirme n’avoir jamais eu cette lettre « entre les mains ».
Yvan Colonna qui semblait avoir été en quelque sorte mis en cause injustement, prend tout à coup des airs de chef de bande agressif, voulant régler ses comptes «à la corse» une fois pour toutes.
« Soit tu me sors de là, soit ce sera la guerre ! » aurait-il écrit en décembre 2010 à Pierre Alessandri son grand ami, celui qui a fini par endosser tardivement l’assassinat du préfet Erignac.
L’accusation qui semblait depuis le début du procès très en retrait, jubile. Les défenseurs d’Yvan Colonna parlent, eux, d’un « cri de désespoir », mais ils ont la tête des mauvais jours.