Assassinat du préfet Erignac : un membre du commando disculpe Yvan Colonna

Pierre Alessandri a redit jeudi 26 mai 2011 devant la Cour d'assises spéciale de Paris qu'il était bien le tueur du préfet Claude Erignac en 1998. Revenant en détails sur cette opération, il a reconnu avoir approché Yvan Colonna qui partageait ses idées politiques. Mais ce dernier se serait défilé au moment de passer à l'action. Il n'aurait donc participé ni à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, ni au meurtre du préfet. Du coup, Pierre Alessandri l'aurait accusé à tort, avant de se rétracter, parce qu'il lui en voulait. En fin de journée, les deux hommes ont eu une explication d’homme à homme.

Cette explication, nul doute qu'Yvan Colonna l’attendait depuis longtemps, lui qui a écouté Pierre Alessandri sans bouger d'un cil pendant cinq heures. Soudain, ce dernier se braque. Lassé des questions de l'accusation, il refuse de répondre désormais à l'avocat général.

Le temps s'étire. La défense enrage, le président tempère, quand tout à coup, c'est Colonna qui se lève et qui prend la parole. Et là, en pleine cour d'assises, les deux hommes se font face. Ils vident leur sac. Il y a eu manifestement entre eux un grand malentendu.

Alessandri croyait que le discours radical de Colonna le conduirait à se joindre aux actions prévues, c'est à dire les actions violentes. De son côté, Colonna n'était pas prêt à franchir le pas. C'est pour cette « lâcheté », parce qu'il lui en voulait profondément, que Pierre Alessandri l'a donné à la police.

Pour d'autres raisons aussi : parce qu'à l'époque, il n'assumait pas encore à titre personnel le fait d'avoir tué le préfet, parce que Colonna avait fait le choix de la cavale et parce qu'il est toujours plus facile d'accuser un autre.

Yvan Colonna s'inquiète : « mais la rumeur, tu y as cru, toi, que je pouvais être un informateur ? Non, ça jamais, rétorque Alessandri. N'empêche, je me suis trompé sur ton compte... »

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