Assassinat du préfet Erignac : Yvan Colonna reste en prison

La Cour d'appel de Paris a rejeté vendredi 30 juillet la demande de remise en liberté d'Yvan Colonna, détenu depuis 2003 et dont la condamnation à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac a été annulée par la Cour de cassation. Il restera donc en détention dans l'attente de son troisième procès, qui doit se tenir en principe du 2 mai au 1er juillet 2011 à Paris.

Yvan Colonna reste derrière les barreaux. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a rejeté la demande de libération du berger corse, qui sera jugé une troisième fois à partir du 2 mai 2011 pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, tué de trois balles dans la nuque le 6 février 1998 à Ajaccio.

Le parquet général avait requis le maintien en détention de Colonna, arguant des risques de pression sur des témoins et de fuite du suspect.

« Dans cette affaire décidément, la justice a du mal à prendre le pas sur le politique », a déclaré à la presse l'un des avocats de Colonna, Me Pascal Garbarini, ajoutant que « le cas Colonna est un cas qui est traité de manière particulière, compte tenu du climat et des différents acteurs de ce procès ».

L'avocat a précisé qu'il comptait demander à la cour d'assises qui rejugera Colonna en 2011 d'instruire un complément d'information « avec notamment un transport et une reconstitution à Ajaccio et une expertise balistique ».

« Il est certain que le troisième procès d'Yvan Colonna ne commencera pas avec comme socle le dossier d'instruction tel qu'il a été présenté aux deux juridictions précédentes », a mis en garde Me Garbarini.

Benoit Chabert, avocat de l'Etat français, partie civile au procès de l'assassinat de son représentant, a jugé, quant à lui, logique la décision de maintien en détention, compte tenu du fait qu'Yvan Colonna a fui durant quatre ans de 1999 à 2003 avant d'être arrêté. « On ne peut pas dire à des juges "faites-moi confiance" alors que pendant quatre ans on s'est moqué de la justice », a-t-il dit.

Condamné en mars 2009 en appel à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans, Colonna, âgé de 50 ans et détenu à Fresnes (Val-de-Marne), a vu sa condamnation annulée le 30 juin par la Cour de cassation.
 

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