Correspondance à Ajaccio de Marie-Françoise Stéphanie
A quelques heures du procès d’Yvan Colonna, rejugé après cassation pour l'assassinat en 1998 à Ajaccio du préfet Claude Erignac, tué de trois balles dans la nuque, c’est un peu le calme avant la tempête.
Seuls se sont exprimés l’eurodéputé nationaliste modéré François Alphonse et l’ex- bâtonnier du barreau d’Ajaccio. Ils ont rédigé un texte pour dénoncer une nouvelle fois une « justice d’exception ».
Côté nationalistes, pas de manifestation ni de conférence de presse, même si les commentateurs assurent qu’un acquittement serait perçu comme un geste de Nicolas Sarkozy envers les nationalistes.
La « certitude » de Mme Erignac
Pas de prise de parole non plus du côté de la famille d’Yvan Colonna et du comité de soutien, contrairement au passé. Mais Yves Baudelot, l’un des avocats de Dominique Erignac, la veuve du préfet et de ses deux enfants, a tout de même déclaré à l’AFP : « La famille est un peu accablée » à l'idée d'un nouveau procès qui va encore raviver « tout un tas de souvenirs ».
« Mme Erignac m'expliquait l'autre jour qu'en mettant tous les procès les uns à la suite des autres, elle aura passé plus de six mois sur les bancs de la cour d'assises de Paris, a-t-il ajouté. Cela lui est extrêmement pénible. Cela fait treize ans que ça dure, elle veut en terminer. »
Mme Erignac garde la « certitude que celui qui a assassiné son mari, c'est Yvan Colonna », a également précisé Me Philippe Lemaire qui assiste la famille Erignac depuis le tout premier procès, en juin-juillet 2003.
Le feuilleton sans fin des procès d’Yvan Colonna a lassé les Corses et jeté un trouble dans la société. Avant le premier procès, des affiches défendant la présomption d’innocence s’étalaient dans toute l'île. Conférences de presse et réunions publiques s’étaient organisées. Beaucoup se demandent toutefois quel rebondissement va pouvoir produire ce nouveau procès. Le verdict est attendu fin juin.