Procès Colonna : le berger corse blanchi par les membres du commando

La semaine écoulée a été dense à la cour d'assises spéciale de Paris. La cour a entendu successivement certains membres du commando ayant exécuté le préfet Claude Erignac en 1998, certaines de leurs épouses ou compagnes d'alors. Au cours de ces auditions, le commando a totalement disculpé Yvan Colonna. Tandis qu'un nouvel incident est survenu pendant l'audience, le deuxième de la semaine, relevé par la défense.

En début de semaine, les membres du commando qui ont témoigné et leurs compagnes d'alors ont affirmé être passés aux aveux lors de leurs gardes à vue de 1999 après avoir subi des pressions. Par ailleurs, les policiers leur auraient lu des extraits des procès-verbaux et soufflé le nom d'Yvan Colonna.

Mais pourquoi les membres du commando ont-ils mis en cause le berger de Cargèse, avant de se rétracter bien longtemps après ? Pour Alain Ferrandi et Joseph Versini, il y a eu perte de confiance, d'autant qu'une rumeur faisait de Colonna un possible informateur de la préfecture. Pour Pierre Alessandri, il y a eu malentendu : il aurait bien aimé intégrer Colonna dans le groupe des anonymes et l'entraîner dans des actions violentes mais son ami se serait défilé, pour des raisons connues de lui seul. Après Colonna la balance, voici donc Colonna le dégonflé.

Pour la défense, cette thèse tardive basée sur une supposée rancoeur des membres du commando envers Yvan Colonna est une nouvelle stratégie concertée. De leur côté, les juges insistent sur la probité de l'instruction : ils croient toujours fondés les aveux qu'ils ont recueillis et mettent en doute toute reconstruction intellectuelle a posteriori.

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