Procès Colonna : débat autour d’une reconstitution du crime

Ce mercredi 1er juin 2011, Hervé Stéphan, le président de la cour spéciale de Paris qui juge actuellement Yvan Colonna, dira s'il accepte ou non un transport des magistrats sur place, à Ajaccio, voire une reconstitution de l'assassinat du préfet Claude Erignac. Du côté de la défense du berger de Cargèse, l'attente est très forte.

Il y a déjà eu une reconstitution de la scène du crime en 1998, quelques mois après l'assassinat du préfet Erignac et une autre tentative en décembre 2007. Cette dernière n'avait toutefois pu être menée jusqu'au bout car les membres du commando avaient refusé d'y participer.

En 2009, c'est parce que leur demandes réitérées de reconstitution n'étaient pas entendues qu'Yvan Colonna et ses avocats avaient quitté le prétoire. C'est dire s'ils tiennent à cette démarche.

En 2011, treize ans après les faits, il leur semble tout aussi primordial que la cour se rende Ajaccio : pour intégrer les éléments nouveaux, incohérences ou incertitudes apparus dernièrement dans le dossier, pour confronter les avis des experts en balistique et téléphonie mobile, pour aller jusqu'au bout de la recherche de vérité entreprise.

De leur côté, les parties civiles ne sont pas opposées à ce transport sur place mais elles refusent toute nouvelle reconstitution, jugée inutile et difficile à mettre en œuvre puisque rares sont les membres du commando prêts à jouer le jeu. Sur place, la cour ne retrouvera quoi qu'il arrive jamais ni les mêmes lieux qu'en 1998 ni la même lumière qu'au mois de février en début de soirée. C'est désormais au président Hervé Stéphan de trancher.

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