Avec notre correspondant à Ajaccio, Joseph Ferrarini
Quatre ans après un premier transport, Yvan Colonna revient en Corse pour tenter de prouver qu’il n’a pas participé à l’assassinat du préfet Erignac. Avec lui dans l’avion qui décolle cet après-midi de Villacoublay, Pierre Alessandri, celui qui s’accuse d’être le tireur mais qui a d’ores et déjà prévenu : il ne reproduira pas ses gestes du 6 février 1998. Tout juste expliquera-t-il son rôle.
Avocats, greffiers et magistrats seront présents sur le trottoir de l’avenue Colonna-d’Ornao. Ils seront assistés par deux statisticiens et un médecin légiste. Mais aucun témoin du meurtre ne sera présent. Tout devrait commencer à la nuit tombée, vers 19h30, pour reproduire les mêmes conditions de luminosité.
Pourtant, la configuration des lieux a bien changé depuis treize ans. Une station d’essence a disparu. Aucun véhicule ne doit être présent sur place. Les riverains, eux, sont priés de ne pas s’attarder à leurs fenêtres. Leur quartier sera bouclé jusqu'à ce que la cour et l’accusé repartent au cours de la nuit en direction de Paris.