FMI : Christine Lagarde, candidate favorite des Européens

A la veille du G8 qui se tient les 26 et 27 mai à Deauville, sur la côte normande, Christine Lagarde apparait toujours comme la grande favorite des Européens pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international. La ministre française de l'Economie et des Finances a toutefois un handicap, c'est son éventuelle mise en examen par la justice française.

Une mise en examen qui pourrait intervenir le 10 juin, c'est-à-dire précisément le jour de la date limite de dépôt des candidatures à la direction générale du Fonds monétaire international. Cette coïncidence du calendrier entretiendra le suspense jusqu'au bout.

Si la Cour de justice de la République décide d'abandonner les poursuites dans le cadre de l'affaire Tapie-Crédit lyonnais, sa candidature pourra donc être envoyée à temps au FMI. En revanche, que la cour choisisse d'ouvrir une enquête, ou de reporter simplement sa décision, et toute la campagne organisée autour de celle qu'on présente déjà comme la favorite se dégonflerait.

On reproche àChristine Lagarde d'avoir eu recours à une cour arbitrale privée pour régler le litige entre l'homme d'affaires et la banque, publique au moment des faits. La décision a eu l'avantage d'être rapide mais elle coûte chère à l'Etat, contraint de verser 385 millions d'euros au plaignant. D'où la saisine de la Cour de justice de la République par l'opposition socialiste.

Un élément qui pèsera dans la balance et dans les discussions qui ne vont pas manquer d'avoir lieu entre les huit dirigeants de la planète réunis à partir d'aujourd'hui à Deauville.

Par ailleurs, cinq pays émergents, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud ont protesté officiellement le 24 mai dans un communiqué contre la volonté de l'Europe de conserver la tête du FMI. Le porte-parole du gouvernement français François Baroin avait pourtant assuré le même jour que la Chine était favorable à une candidature de Christine Lagarde.
 

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