L’Etat français compte retirer 2,5 milliards d’euros des fréquences de téléphonie mobile 4G. Les quatre lots sur les bonnes fréquences (bande 800 mégahertz), réputées pour leur qualité de propagation, devraient rapporter 1,8 milliard d’euros. Les quinze lots sur les moins bonnes (bande 2,6 gigahertz), libérées par l’armée, devraient permettre de récolter 700 millions d’euros. Une large part de ces recettes devrait aller au désendettement de l’Etat.
En plus du prix de la licence, le gouvernement impose plusieurs conditions aux futurs candidats. Afin de préserver les chances de tous, un opérateur ne pourra détenir plus de 50% des fréquences mises en vente. Une préférence sera également accordée à tous ceux qui s’engageront à ouvrir leurs réseaux aux opérateurs mobiles virtuels (appelés MVNO) qui ne disposent pas d’infrastructures. Pour l’heure, seuls ou regroupés en consortium, aucun de ces MVNO ne semble prêt à poser sa candidature. Le ticket d’entrée restant trop élevé.
Premiers déploiements en 2012
Enfin, le cahier des charges stipule une condition en matière d’aménagement du territoire. Les opérateurs devront ainsi couvrir 99,6% de la population française d’ici quinze ans. « La 4G sera le premier réseau à être déployé non pas d’abord dans les villes et ensuite dans les campagnes, mais simultanément dans les villes et les campagnes », a assuré Eric Besson.
A l’heure actuelle, quatre acteurs, Orange (France Telecom), SFR (Vivendi), Bouygues Telecom (Bouygues) et Illiad (Free) disposent d’une licence 3G. Ils peuvent potentiellement tous répondre à cet appel d’offres pour la 4G qui sera formellement lancé en juin pour une attribution des fréquences en octobre et en novembre. Il faudra attendre 2012 pour les premiers déploiements des réseaux de quatrième génération.
Des terminaux 4G pour des contenus en 3D
La 4G va succéder progressivement à la 3G actuelle. Les deux réseaux vont cohabiter longtemps ensemble, comme ce fut le cas pour la 3G et la 2G. Concrètement, la 4G va offrir des débits supérieurs à 100 mégabits, permettant ainsi de surfer sur internet via son smartphone à très haut débit. Elle va ainsi favoriser le développement de la télévision mobile, la visiophonie et le téléchargement de vidéos sur téléphone mobile.
En 2015, un smartphone consommera 1,3 Go de données par mois contre 80 Mo en 2010. En France, les smartphones représentent déjà plus de la moitié des nouveaux mobiles vendus. Mais comparé aux Etats-Unis, à la Corée du Sud ou à certains pays européens comme la Suède, la Scandinavie ou le Royaume-Uni, la France accuse un certain retard.
Evidemment pour profiter de la 4G, les consommateurs devront changer de téléphone. La dernière édition du Congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone a été l’occasion de montrer des smartphones et des tablettes numériques compatibles 4G. Des terminaux haut de gamme qui permettront de filmer, de recevoir des contenus vidéo d'une meilleure résolution ou en trois dimensions (3D). Seul bémol, le prix des forfaits et des services.
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